Les troubles de la mémoire constituent généralement le premier signe d’une déficience cognitive liée à la maladie d’Alzheimer. Les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer varient d’une personne à une autre. Pour bon nombre d’entre eux, le déclin des facultés cognitives autres que la mémoire, comme la difficulté à trouver ses mots, les problèmes visio-spatiaux et les troubles du raisonnement ou du jugement, peut être un signe du début de la maladie d’Alzheimer.
Pour diagnostiquer la démence d’Alzheimer chez une personne se présentant avec des troubles de la mémoire, plusieurs outils sont fréquemment utilisés par les médecins. Le but étant aussi d’éliminer d’autres causes possibles de démence (démence vasculaire, démence à corps de Lewy).
Le médecin commence habituellement par poser des questions au patient et à un proche (membre de la famille ou ami) sur l’état de santé général de la personne, sa prise de médicaments, ses habitudes nutritionnelles, ses antécédents médicaux, sa capacité à mener les activités quotidiennes et les changements constatés dans son comportement et sa personnalité.
Ensuite des tests cliniques plus poussés de mémoire, de résolution de problèmes, d’attention, de comptage et de langage sont réalisés parfois sur plusieurs consultations médicales. Des tests sanguins et d’urines sont aussi généralement demandés afin d’identifier les causes possibles des troubles.
Des examens de radiologie permettent aussi de guider la démarche diagnostique : tomodensitométrie (TDM), imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomographie par émission de positrons (TEP). Ces examens peuvent être répétés pour donner aux médecins des renseignements sur la façon dont la mémoire et les autres fonctions cognitives de la personne évoluent au fil du temps.
Le diagnostic est ainsi posé du un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques.
D’autres atteintes du tissu cérébral peuvent entraîner aussi des troubles de la mémoire : accident vasculaire cérébral, tumeur du cerveau, maladie de Parkinson, troubles du sommeil, effets secondaires de certains médicaments, infection ou démence liée à une cause autre que l’Alzheimer. Certaines de ces atteintes peuvent être réversibles.
Les personnes présentant des troubles de la mémoire débutants doivent ainsi consulter un médecin afin de savoir si ces troubles sont liés ou pas à une démence d’Alzheimer. En effet, un diagnostic précoce de la maladie permet de mettre en place une meilleure prise en charge afin de préserver l’autonomie du patient et son fonctionnement quotidien le plus longtemps possible, même si le processus sous-jacent de la maladie ne peut être arrêté ou inversé. Un diagnostic précoce aide également les familles à mieux planifier l’avenir. Ils peuvent ainsi s’occuper des questions financières et juridiques, des problèmes éventuels de sécurité, se renseigner sur les conditions de logement et créer des réseaux de soutien.
De plus, un diagnostic précoce donne une option aux patients de faire partie des essais cliniques sur les nouveaux traitements possibles pour la maladie d’Alzheimer ou d’autres études de recherche.
C’est une maladie dont les symptômes s’installent lentement avec une aggravation progressive.
La maladie passe par 7 stades qui ont été définis par des experts afin de suivre l’évolution des capacités de la personne atteinte.
Stade 1 : fonctions cognitives normales
Stade 2 : déficit cognitif très léger : la personne commence à avoir certains trous de mémoire, des difficultés à trouver ses mots. Cependant aucun signe ne démence n’est trouvé par le médecin lors de la consultation
Stade 3 : déficit cognitif léger : il existe à ce stade certains signes qui peuvent déceler un début de maladie d’Alzheimer. Souvent ces symptômes sont constitués par des petits trous de mémoire
Stade 4 : stade précoce de la maladie d’Alzheimer : un examen approfondi avec réalisation des différents tests permet de déceler la maladie
Stade 5 : stade intermédiaire de la maladie d’Alzheimer : la personne atteinte présente des troubles de la mémoire et de la pensée qui sont ressentis par son entourage proche
Stade 6 : stade modérément sévère de la maladie d’Alzheimer : les troubles de la mémoire et du raisonnement s’aggravent. Les personnes atteintes ont besoin d’une aide pour les tâches quotidiennes.
Stade 7 : stade sévère de la maladie d’Alzheimer : la personne atteinte n’est plus capable d’interagir avec sont entourage et devient dépendante complètement pour les besoins vitaux tels que manger, aller aux toilettes, se doucher, etc. des complications commencent à apparaître à ce stade avec raideur musculaire, difficultés de lever la tête et troubles de la déglutition avec risque d’étouffement (par fausses routes alimentaires).
Actuellement, on ne connaît pas les causes exactes de la maladie. On sait que si la maladie apparaît à un âge précoce, une mutation génétique en est probablement la cause. Dans les autres cas, ce serait plutôt une interaction de plusieurs facteurs qui déclenchent la maladie : facteurs génétiques, facteurs environnementaux et facteurs liés au mode de vie.
Les scientifiques pensent que ces facteurs jouent un rôle important dans l’apparition de la maladie. Les recherches sont en cours sur la relation de certains troubles comme les maladies cardio-vasculaires, l’obésité et les troubles métaboliques avec la maladie d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer est une maladie progressive du cerveau. En d’autres termes le tableau des symptômes s’enrichit au fur et à mesure que la maladie évolue. Voici quelques signes :
Il n’existe pas actuellement de médicament capable de guérir la maladie ou d’inverser sa progression.
Les thérapeutiques disponibles visent à ralentir le processus d’altération cognitive, de contrôler les troubles du comportement et de maintenir l’autonomie de la personne le plus longtemps possible.
Parmi ces médicaments :
D’autres médicaments sont aussi parfois utilisés pour traiter les troubles connexes de la maladie tels que la dépression, l’anxiété, l’insomnie, les troubles du comportement et les hallucinations.
Les pistes de recherche sont nombreuses dans le domaine du traitement de la maladie d’Alzheimer et les scientifiques espèrent aboutir à des traitements qui pourraient contrôler les symptômes de la maladie et même la prévenir. Parmi ces voies de recherche, plusieurs études cliniques ont comme cible thérapeutique la protéine bêta-amyloïde.
La prise en charge d’un malade d’Alzheimer nécessite la mise en place d’une stratégie de soin complète faisant intégrer plusieurs spécialistes dans le cadre d’une équipe multidisciplinaire. Des efforts doivent aussi être déployés pour aider les proches et la famille du patient qui peuvent aussi vivre une détresse sur le plan physique (épuisement) et psychologique. Il est aussi très important de planifier tout cela assez précocement avant l’aggravation de la maladie. Certaines formalités doivent ainsi être réalisées par le patient et sa famille (financières, juridiques). Aussi des solutions de placement dans les établissements de soins doivent être proposées aux familles des patients.
Les programmes d’information des familles sur la maladie, ses différents stades, les différents comportements auxquels ils pourraient faire face à un moment donné ainsi que les moyens pour gérer tout cela doivent faire partie de la stratégie de prise en charge.
Les groupes de soutien permettent d’intégrer les aidants naturels avec d’autres personnes afin qu’ils ne se sentent pas isolés et qu’ils puissent exprimer leurs ressentis, partager leurs expériences et recevoir des conseils et du réconfort.