Aussi, certaines situations peuvent entraîner une incontinence urinaire temporaire alors que d’autres engendrent une incontinence urinaire durable. Parfois le traitement de la maladie causale suffit pour traiter l’incontinence urinaire. L’exploration des causes de l’incontinence urinaire est une étape primordiale et permet d’éliminer une maladie grave ou évolutive. Elle contribue aussi au choix de la bonne option thérapeutique.
L’IU liée à l’effort est représentée par une fuite involontaire d’urines au cours de certaines situations qui augmentent la pression intra-abdominale comme les efforts de toux, les rires ou lors du soulèvement d’un objet lourd. Le trouble est généralement lié soit à une faiblesse du plancher pelvien qui soutient les organes intra-pelviens dont la vessie, soit à une anomalie au niveau du sphincter urétral.
Les causes sont :
Cet affaiblissement des muscles du plancher pelvien peut aussi être lié au vieillissement et à la perte de la forme physique. Il survient presque uniquement chez les femmes et est plus fréquent après la ménopause. En d’autres termes, les organes intra-pelviens (utérus, vessie et rectum) ne sont plus soutenus et s’effondrent. Les modifications hormonales liées à la ménopause contribuent fortement au relâchement musculaire chez les femmes âgées de plus de 50 ans. Les accouchements répétés augmentent aussi le risque d’affaiblissement des muscles qui soutiennent les organes du pelvis chez la femme.
Ce type d’incontinence urinaire est caractérisé par une envie urgente et soudaine d’uriner alors que la vessie n’est pas pleine. Ce trouble peut être causé par une anomalie au niveau du muscle détrusor de la paroi vésicale. Normalement, ce muscle se relâche pour permettre à la vessie de se remplir et se contracte au cours de la miction pour évacuer les urines. Lorsque les contractions de ce muscle deviennent plus fréquentes que la normale, elles sont responsables d’un besoin urgent d’aller aux toilettes. Ceci est connu sous le terme de vessie « neurologique » ou vessie hyperactive.
Les causes possibles de ce trouble sont :
– la consommation de grandes quantités d’alcool ou de caféine
– une consommation de liquides insuffisante, les urines concentrées peuvent irriter la vessie et provoquer des symptômes de vessie hyperactive
– la constipation
– des lésions ou conditions affectant les voies urinaires basses (urètre et vessie) : infection urinaire, tumeur de la vessie
– certaines maladies neurologiques
– certaines classes médicamenteuses
L’incontinence urinaire par regorgement est une sorte de rétention urinaire chronique. En d’autres termes, l’écoulement des urines par l’urètre est bloqué en raison d’une anomalie vésicale ou des tissus avoisinants et la vessie ne se vide pas de manière complète. Ainsi la vessie laisse passer des fuites urinaires constantes et régulières en raison d’un trop plein.
Ceci peut se rencontrer au cours des situations suivantes :
– une hypertrophie de la prostate : l’augmentation du volume de la glande prostatique bloque le passage des urines à travers l’urètre. Cette augmentation du volume de la prostate peut être bénigne (hypertrophie bénigne de la prostate) ou maligne (cancer de la prostate)
– des calculs au niveau de la vessie ou de l’urètre
– une constipation
L’incontinence urinaire par regorgement peut aussi être causée par une contraction insuffisante du muscle détrusor au cours de la miction, ce qui fait que la vessie ne se vide pas de manière complète. Ceci peut survenir lors de la prise de certains médicaments qui affectent la contraction du détrusor ou d’une atteinte neurologique de la vessie suite à une intervention chirurgicale sur un organe pelvien ou une lésion de la moelle épinière.
Les causes de l’incontinence urinaire totale :
Dans cette situation, la vessie ne stocke pas du tout les urines et l’incontinence est continue.
L’incontinence totale peut être causée par :
– un anomalie congénitale de la vessie
– une lésion de la moelle épinière : cela peut perturber les signaux nerveux entre le cerveau et la vessie
– une fistule vésicale : un petit trou en forme de tunnel peut se former entre la vessie et une zone proche, comme le vagin
Certains médicaments peuvent perturber le processus normal de stockage des urines ou augmenter la quantité d’urine produite.
Ces médicaments sont :
L’arrêt de ces médicaments, s’il est conseillé de le faire par un médecin, peut aider à résoudre l’incontinence urinaire.
En plus des causes courantes, certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer une incontinence urinaire sans être directement la cause du trouble. Ce sont les facteurs de risque.
Les facteurs de risque les plus importants sont :
– Le sexe : les femmes sont plus susceptibles de souffrir d’incontinence urinaire à l’effort. La grossesse, l’accouchement, la ménopause et l’anatomie féminine expliquent cette différence. Cependant, les hommes ayant des problèmes de prostate présentent un risque accru d’incontinence par impériosité et par regorgement
– L’âge : l’incontinence urinaire est plus fréquente à un âge avancé et est très fréquente chez les personnes âgées de 80 ans ou plus. En vieillissant, la vessie et les voies urinaires perdent un peu de leur tonicité et de leur fermeté, ce qui augmente le risque d’IU
– Le surpoids : Un poids supplémentaire augmente la pression sur la vessie et les muscles environnants, ce qui les affaiblit et favorise les fuites urinaires au cours de la toux ou des éternuements.
– Le tabagisme : la consommation de tabac peut augmenter le risque d’incontinence urinaire
– Les antécédents familiaux d’incontinence urinaire : il existe une prédisposition génétique à l’incontinence urinaire surtout à l’IU par impériosité
– Les antécédents personnels de troubles des voies urinaires basses
– Le diabète augmente le risque d’incontinence urinaire en raison de l’augmentation de production urinaire et de ses complications neurologiques à long terme
– Les maladies respiratoires chroniques entraînant une toux chronique
– La diminution de la mobilité favorise aussi la survenue d’une incontinence urinaire fonctionnelle. Ceci veut dire que la personne, en raison d’une déficience mentale ou physique, a un accès plus difficile aux toilettes ce qui entraîne des fuites urinaires puisqu’elle ne peut pas se rendre aux toilettes à temps.