La maladie d’Alzheimer est une forme agressive de démence qui se manifeste par des troubles de la mémoire, du langage et du comportement. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence de cette maladie neurodégénérative quadruplera très probablement au cours des dix prochaines années atteignant 114 millions de patients d’ici 2050. Connaître les causes et les facteurs de risque de la maladie est primordial afin de pouvoir améliorer sa prise en charge et concevoir des médicaments efficaces pour la guérir ou la prévenir.
Depuis la première description de la démence Alzheimer en 1907, la présence de troubles cognitifs ainsi que la formation de plaques séniles (SP) et d’enchevêtrements neurofibrillaires (NFT) ont été considérées comme les caractéristiques cliniques et pathologiques déterminantes de la maladie d’Alzheimer (MA).
Les causes exactes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas entièrement élucidées. Mais on sait que les troubles sont principalement liés à un dysfonctionnement des protéines cérébrales perturbant ainsi la fonction des cellules cérébrales (neurones) et déclenchant une série de cascades toxiques. Les neurones sont ainsi endommagés et les connexions nerveuses entre les différentes cellules cérébrales (les synapses) sont perdues.
Les dommages commencent le plus souvent dans la région du cerveau qui contrôle la mémoire, mais le processus commence des années avant les premiers symptômes. La perte de neurones se propage dans d’autres régions du cerveau. À un stade avancé de la maladie, le cerveau s’est considérablement rétracté.
Les chercheurs se concentrent sur le rôle de deux protéines :
C’est le facteur de risque non modifiable le plus important. La plupart des cas de maladie d’Alzheimer sont observés chez les personnes âgées de 65 ans et plus. 5 % des personnes âgées entre 65 et 74 ans seraient atteintes de la maladie d’Alzheimer. Pour les plus de 85 ans, le risque passe à 50 %. Diverses études montrent que le vieillissement peut altérer les mécanismes d’autoréparation de l’organisme, notamment au niveau cérébral. De plus, l’âge est lui-même facteur de risque de maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques et l’hypercholestérolémie.
Il existe deux types de maladie d’Alzheimer : la MA à début précoce et la MA à début tardif. La composante génétique serait présente dans ces deux formes de la maladie.
Dans la MA à début tardif où les symptômes débutent au milieu de la soixantaine, les chercheurs n’ont pas trouvé de gène spécifique causant la forme tardive de la démence. Cependant, ce risque serait influencé par un gène présent sur le chromosome 19, celui de l’Apolipoprotéine E. Ce gène contrôle la synthèse d’une protéine qui transporte le cholestérol dans les vaisseaux sanguins. Sous sa forme ApoE4, le gène augmente fortement le risque de développer cette démence.
Inversement, la forme ApoE2 serait protectrice.
Cependant, la transmission de l’allèle APOE 4 d’un parent à sa descendance ne signifie pas que la personne ayant hérité cette forme développera nécessairement la maladie. Certaines personnes ayant un allèle APOE 4 ne seront jamais atteintes par la maladie, tandis que d’autres ne possèdent aucun allèle APOE 4 développeront la maladie d’Alzheimer.
Lorsque la démence d’Alzheimer apparaît à un âge précoce, soit entre 30 et 60 ans, une mutation chromosomique pourrait être responsable du développement de la maladie. Cette forme rare est appelée la maladie d’Alzheimer familiale et affecte moins de 10 % des personnes atteintes par la MA. Les mutations chromosomiques concernées sont localisées au niveau des chromosomes 1, 14 et 21. Un enfant dont le père ou la mère biologique est porteur d’une mutation génétique de maladie d’Alzheimer à début précoce a 50 % de chances d’hériter cette mutation. Si la mutation est effectivement héritée, l’enfant a une très forte probabilité de développer la maladie.Ces mutations génétiques entraînent la formation de protéines anormales. Les mutations sur le chromosome 21 entraînent la formation d’une protéine précurseure le la protéine amyloïde (APP) anormale. Une mutation sur le chromosome 14 entraîne la fabrication de la préséniline 1 anormale et une mutation sur le chromosome 1 conduit à une préséniline 2 anormale. Chacune de ces mutations joue ainsi un rôle dans la dégradation de l’APP, une protéine aux fonctions encore imprécises. Ceci conduit à la formation des plaques amyloïdes, lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
La MA serait liée au niveau scolaire de la personne. Les personnes avec moins d’années d’études semblent être plus à risque de développer la maladie. L’explication à cette relation n’est pas connue. Cependant, la théorie retenue jusque là par les scientifiques suggère que le niveau d’éducation élevé permet de développer un plus grand nombre de connexions synaptiques (connexions entre les neurones), ce qui crée une sorte de « réserve synaptique » dans le cerveau. Cette réserve pourrait ainsi compenser la perte neuronale induite par la maladie.
D’après les dernières études, la santé cardiovasculaire joue un rôle important dans la santé cérébrale. Les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie pourraient accroître le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Ceci s’explique par les dommages des vaisseaux sanguins du cerveau réduisant ainsi le débit sanguin.
Le diabète type 2 serait aussi un facteur de risque de la MA. Ceci serait lié aux dommages cellulaires au niveau du cerveau causés par le niveau de sucre élevé dans le sang. Au cours du diabète type 2 il existe une insulino-résistance. En d’autres termes, l’insuline sécrétée par l’organisme n’est plus efficace et ne peut plus faire convertir le glucose en énergie dans les cellules afin de baisser la glycémie.
Les personnes atteintes par ce syndrome seraient plus à risque de développer la maladie d’Alzheimer. En effet, l’anomalie génétique responsable de ce syndrome causerait aussi l’accumulation des plaques amyloïdes dans le cerveau conduisant ainsi à la MA.
Bien que ceci reste inexpliqué à ce jour, les études montrent que les personnes ayant été victimes de traumatismes crâniens graves auraient un risque plus élevé de développer la démence d’Alzheimer.
Les scientifiques pensent que le régime alimentaire équilibré et riche en vitamines et en oligoéléments, la pratique d’une activité physique régulière, l’engagement social de la personne dans son milieu, les activités mentales stimulantes pourraient aider à réduire le risque de la démence d’Alzheimer.