Causes et facteurs de risque maladie de Charcot

D’après le rapport du Centers for Disease Control and Prevention, entre 14000 et 15000 personnes seraient atteintes par la SLA en 2016. En France, on diagnostique 800 nouveaux cas de maladie de Charcot chaque année. Mais quels sont les facteurs de risque de cette maladie ainsi que les causes déclenchantes du processus dégénératif?

 

Les facteurs favorisants de la maladie de Charcot (facteurs de risque)

  • L’âge :

Bien que la sclérose latérale amyotrophique (SLA) puisse survenir à tout âge, la maladie est beaucoup plus fréquente dans la tranche d’âge comprise entre 55 et 75 ans.

  • Le sexe :

Les hommes sont légèrement plus à risque de développer cette maladie que les femmes. Cependant ce surrisque chez les hommes disparaît avec l’avancée en âge.

  • L’ethnie :

La maladie est plus fréquente chez les personnes de type caucasien et non hispanique.

Certaines études suggèrent que les vétérans militaires présentent un risque plus élevé que la population générale de développer la maladie de Charcot (1,5 à 2 fois plus). On n’arrive pas à expliquer cette constatation de manière claire, mais il est possible que l’exposition de ces anciens militaires au plomb, aux pesticides et autres toxines environnementaux puisse être la raison de ce risque élevé. D’ailleurs, la SLA est reconnue aujourd’hui comme étant une maladie liée au service militaire par le Département des Anciens Combattants des États-Unis.

  • La SLA sporadique :

La majorité des cas de SLA (90 pour cent ou plus) sont considérés comme sporadiques. Cela signifie que la maladie semble survenir au hasard, sans facteur de risque clairement associé et sans antécédents familiaux de la maladie. Bien que les membres de la famille des personnes atteintes de SLA sporadique courent un risque plus élevé de développer la maladie, le risque global reste très faible et la plupart ne développeront pas la SLA.

  • SLA familiale :

5 à 10 % des cas de SLA sont des SLA familiales. Dans cette situation, il suffit d’avoir un parent malade (le père ou la mère) pour courir un risque de développer la maladie chez la descendance. On a découvert plus d’une douzaine de mutations qui peuvent être responsables de ces formes héréditaires. La plupart de ces cas sont causés par un défaut d’un gène connu sous le nom de C9ORF72. Il est intéressant de noter que la même mutation peut être associée à l’atrophie de la région fronto-temporale avec comme conséquence une démence. Certaines personnes qui portent cette mutation montrent des symptômes associés de démence et de SLA. 12 à 20 % des cas familiaux sont liés à des mutations au niveau du gène responsable de la synthèse de l’enzyme SOD1.

 

Les causes de la maladie de Charcot

La cause de la SLA n’est pas connue aujourd’hui et les scientifiques ne savent pas pourquoi cette maladie survient chez certaines personnes et pas d’autres.

Néanmoins, d’après les derniers travaux de recherche dans ce domaine, on suggère que les principales causes résultent d’une intrication entre des facteurs génétiques et environnementaux.

 

1.Les facteurs génétiques :

Il a été établi que la génétique joue un rôle dans le développement de la sclérose latérale amyotrophique en 1993, lorsque des scientifiques en collaboration avec l’Institut national des Troubles neurologiques et AVC (NINDS) avaient découvert que les mutations du gène SOD1 étaient associées à des cas familiaux de SLA. Bien que le mécanisme par lequel ces mutations peuvent conduire à la dégénérescence des motoneurones ne soit pas bien élucidé, on sait que ce gène joue un rôle capital dans la synthèse de la protéine SOD1 qui lorsqu’elle est sous une forme mutée devient toxique pour le système nerveux. Depuis lors, plus d’une douzaine d’autres mutations génétiques ont été identifiées, grâce aux travaux de recherche financés par le NINDS.

La science a démontré que les mutations génétiques seraient responsables de modifications au niveau du traitement des molécules d’ARN. Ces dernières sont capitales pour la commande de la synthèse protéique dans la cellule. D’autres mutations génétiques indiquent des défauts dans le processus naturel par lequel les protéines en dysfonction sont décomposées et utilisées pour synthétiser de nouvelles protéines, c’est ce qu’on appelle le recyclage des protéines. Par ailleurs, d’autres mutations génétiques peuvent indiquer des défauts dans la structure et la forme des motoneurones ainsi qu’une augmentation de la sensibilité aux toxines environnementales. Dans l’ensemble, il devient de plus en plus clair qu’un certain nombre de défauts cellulaires peuvent entraîner la dégénérescence des motoneurones dans la SLA.

En 2011, une autre découverte importante a vu le jour quand les scientifiques ont découvert qu’un défaut dans le gène C9ORF72 n’est pas seulement présent chez un sous-ensemble important de personnes atteintes de SLA, mais aussi chez certaines personnes atteintes d’une forme associée de SLA et de démence fronto-temporale (FTD). Il y aurait ainsi des liens génétiques entre ces deux maladies neurodégénératives.

 

2.Facteurs environnementaux

En tentant d’élucider les causes qui déclenchent la maladie de Charcot, les scientifiques se penchent aussi sur la question de l’exposition aux polluants environnementaux : substances toxiques, agents infectieux, virus, traumatismes physiques, alimentation et facteurs comportementaux et professionnels.

Par exemple, certains chercheurs suggèrent que l’exposition à des toxines pendant la guerre, ou l’exposition à des efforts intenses lors d’une activité physique peuvent augmenter le risque de SLA chez certains vétérans militaires et athlètes.

Les voies de recherche

La recherche scientifique sur la SLA a pour objectif de comprendre les mécanismes cellulaires impliqués dans le développement et la progression de la maladie, d’étudier l’influence de la génétique et d’autres facteurs de risque potentiels, d’identifier les biomarqueurs, et de mettre au point de nouveaux traitements plus efficaces.

  • Les défauts cellulaires : une des voies étant celle dédiée à la compréhension du processus et des mécanismes responsables du déclenchement de la dégénérescence sélective des motoneurones conduisant à la SLA via des études sur des modèles animaux. Ceci permettrait de trouver des moyens efficaces pour y lutter ainsi que de nouvelles approches pour stopper la progression de la maladie.
  • Les cellules souches : c’est aussi l’une des voies de recherche pour traiter les personnes atteintes de SLA grâce à des cellules souches obtenues à partir de cellules cutanées et sanguines du patient lui-même.
  • L’épigénétique : elle est encore à un stade très exploratoire, mais les scientifiques pensent qu’à travers la compréhension de l’épigénétique et des changements induits en réponse à des facteurs divers, ils pourraient avoir de nouveaux éléments pour bien comprendre la maladie de Charcot.
  • L’étude sur les biomarqueurs : les biomarqueurs sont des tests biologiques permettant d’identifier la présence de la maladie, prévoir sa vitesse de progression et connaître l’efficacité d’un traitement. La recherche dans ce volet permettrait de faire des avancées énormes dans le diagnostic, la prévention et le traitement de la maladie.

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