Les causes de la maladie de Parkinson (MP), maladie neurodégénérative caractérisée par une perte des cellules nerveuses à dopamine situées au niveau de la substance noire « substantia nigra » restent à ce jour inconnues de manière complète et précise. Quoique les mécanismes étiopathogéniques de cette maladie soient élucidés, plusieurs hypothèses ont été émises quant aux facteurs en cause dans sa genèse. On admet cependant que la maladie de Parkinson est poly factorielle.
Le mécanisme incriminé dans la survenue de la maladie de Parkinson est une dégénérescence des neurones à dopamine situés au niveau de la substance noire du cerveau. La dopamine est un neurotransmetteur qui agit comme messager pour aider au contrôle et à la coordination des mouvements, dont les mouvements automatiques. Par conséquent, la quantité de dopamine diminue dans le cerveau, ce qui altère ce contrôle. Mais alors, quelles sont les causes du déclenchement de cette dégénérescence neuronale ?
On connaît bien à ce jour le mécanisme en cause dans le développement de la maladie de Parkinson et qui est la perte progressive des cellules nerveuses à dopamine, mais on ne sait pas pourquoi ces cellules dégénèrent.
Les études de recherche suggèrent qu’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques pourrait en être responsable. Cependant, l’interaction de ces deux facteurs est variable d’un sujet à un autre ; c’est ce qui fait que certaines personnes développent la maladie et d’autres non.
Auparavant, les scientifiques pensaient que la maladie de Parkinson n’était pas liée à une cause génétique. Aujourd’hui, les chercheurs associent environ 10 % des cas de Parkinson à une cause génétique directe. En outre, des recherches ont mis en évidence des modifications génétiques dans environ 80 loci (sites des gènes) et qui semblent influer sur le risque de développer la maladie de Parkinson. Ceci pourrait expliquer les cas de Parkinson développés chez plusieurs personnes de la même famille en raison d’une mutation génétique qui s’est ainsi transmise d’une génération à une autre. On sait cependant que la maladie se transmet rarement d’un parent à un enfant dans la population générale.
Les scientifiques pensent ainsi que certains gènes sont impliqués dans le développement de la maladie de Parkinson. L’étude sur le rôle de ces gènes est un axe important de la recherche sur cette maladie neurodégénérative. Comprendre comment ces gènes peuvent augmenter le risque de développer la maladie, son apparition et sa progression pourrait apporter beaucoup de bénéfices pour améliorer les traitements.
** le gène SNCA (alpha-synucléine) : Des découvertes de mutations au niveau du gène SNCA chez plusieurs familles comptant des membres atteints de la maladie de Parkinson ont été faites en 1997 par des chercheurs de la National Institute of Health. Ce gène est responsable de la synthèse d’une protéine des cellules cérébrales, l’alpha-synucléine. Cette dernière s’agglomère dans le cerveau des sujets atteints par la MP. Depuis lors, cette protéine est la cible de plusieurs recherches pour développer de nouveaux traitements et tests de mesure pour améliorer la prise en charge des patients atteints de MP.
** le gène LRRK2 (protéine LRRK2) : 1 à 2 % des personnes atteintes de MP sont concernées par une modification de ce gène. Certaines ethnies (juive ashkénaze et berbère nord-africaine) sont encore plus concernées. Des mutations au niveau de ce gène entraînent une activité excessive de la protéine LRRK2.
**le gène GBA (Gcase) : Des mutations au niveau du gène GBA augmentent le risque de développer la maladie de Parkinson.
**le gène PRKN (Parkin) : La mutation de ce gène est un facteur génétique commun de la maladie de Parkinson chez les jeunes (diagnostiquée avant l’âge de 50 ans). La protéine Parkin joue un rôle capital dans le recyclage des mitochondries, ou « centrales énergétiques » des cellules.
Il est important de savoir que la seule présence d’un gène anormal chez une personne n’est pas suffisante pour que cette dernière développe la maladie de Parkinson, même si elle augmente son risque.
Plusieurs données d’études récentes suggèrent qu’un certain nombre de facteurs liés à l’environnement de la personne, dont notamment les produits chimiques toxiques et les métaux lourds peuvent causer la dégénérescence des cellules nerveuses productrices de dopamine dans le cerveau.
Plusieurs liens entre l’usage d’herbicides et de pesticides dans l’agriculture ainsi que l’exposition aux toxiques de la circulation et de la pollution industrielle et la survenue de la maladie de Parkinson ont été suggérés. D’ailleurs, depuis l’année 2012 la MP est présente dans le tableau des maladies professionnelles du régime agricole.
Les facteurs environnementaux incriminés dans la maladie de Parkinson sont le manganèse, le monoxyde de carbone, le sulfure de carbone, les métaux lourds et les pesticides.
Une géoétude qui a été réalisée dans cinq pays européens a permis de faire le lien en montrant une concentration élevée de pesticides contenant du manganèse dans les cerveaux de sujets atteints de la maladie sur des prélèvements d’autopsies.
Vers les années 80, des utilisateurs de drogues en Californie ayant consommé par erreur de l’héroïne contaminée par une substance chimique neurotoxique appelée MPTP ont tous développé immédiatement des symptômes très graves et irréversibles de type Parkinson. Cet incident a permis de réaliser des avancées scientifiques dans le domaine de la recherche sur la maladie.
La maladie de Parkinson résulte principalement de la perte des cellules productrices de dopamine dans le système nigrostriatal. Une théorie sur les causes de la MP qui retient de plus en plus l’attention est celle de l’action des radicaux libres sur les neurones. Les radicaux libres sont des sous-produits instables de l’oxydation générés par les réactions chimiques normales du corps humain. Ils sont souvent appelés espèces réactives oxydatives (ERO). Dans certaines situations, la capacité de production des radicaux libres peut dépasser celle des mécanismes de leur élimination par l’organisme. Leur accumulation dans le cerveau peut ainsi causer la mort et l’apoptose des neurones.
Selon les scientifiques, dans la majorité des cas, les causes génétiques et environnementales interagissent ensemble pour causer la maladie de Parkinson.
La part de chaque facteur dans la survenue de la pathologie varie d’un sujet à un autre et il est impossible aujourd’hui de connaître la cause exacte responsable de la survenue de la maladie de Parkinson chez une personne.
Quoique certains facteurs génétiques et environnementaux ont été associés à la survenue de la maladie de Parkinson et confirmés par des études scientifiques, leurs parts respectives dans l’augmentation du risque de la maladie restent à ce jour inconnues. La recherche sur la MP est toujours en cours pour mettre en évidence la totalité de ces facteurs afin d’améliorer la prise en charge thérapeutique de la maladie. En effet, comprendre les causes de la maladie aide à une meilleure compréhension de la physiopathologie de l’anomalie initiale déclenchante du processus dégénératif et aiderait à développer des médicaments qui agissent en amont de ce processus.