Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson (MP) est une maladie lente et progressive. Les premiers signes de la maladie sont peu évocateurs et ne sont pas caractéristiques de la maladie. Généralement, ces premiers signes sont attribués par le malade et sa famille à une fatigue passagère. Souvent au moment du diagnostic plus de la moitié des cellules nerveuses à dopamines ont déjà disparu et les symptômes deviennent caractéristiques de la maladie dont le diagnostic repose sur un ensemble de critères cliniques.

 

Les symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson

 

  • Les symptômes moteurs

Ces signes sont les plus connus par le grand public comme étant des signes de la maladie de Parkinson; cette dernière étant décrite comme étant une maladie «du mouvement». Ces signes sont toujours recherchés par le médecin lors de l’examen clinique et permettent de poser le diagnostic de MP. Il n’existe aujourd’hui aucun examen de biologie ou de radiologie permettant de diagnostiquer la MP. L’existence chez un patient de 2 signes parmi les 3 signes majeurs de la maladie permet de poser le diagnostic et d’initier ainsi une épreuve thérapeutique (le médecin procède à la prescription d’un traitement dopaminergique). Une réponse positive au traitement permettra alors de confirmer le diagnostic de MP.

1. La rigidité

c’est un signe très caractéristique de la maladie de Parkinson et est mis en évidence par le médecin lors de l’examen clinique. C’est ce qu’on appelle «le phénomène de la roue dentée» : le mouvement passif imposé par l’examinateur se produit par des mouvements saccadés en raison de la résistance liée à la raideur des muscles des membres. Cette raideur musculaire concerne le rachis et les membres et se traduit par un ensemble de signes lors de la marche ou de l’exécution des mouvements. Ainsi, le patient aura tendance à traîner une jambe lors de la marche. Elle se traduit aussi par une maladresse lors des mouvements fins et des douleurs musculaires. Cette rigidité est souvent plus marquée d’un côté que de l’autre.

2. Akinésie/bradykinésie (diminution des mouvements volontaires et automatiques)

Elle se traduit par une perte du balancement des bras lors de la marche. Cette dernière devient plus lente et à petits pas. Les mimiques du visage s’appauvrissent avec une nette diminution du clignement des yeux et des expressions faciales. Le visage paraît comme «figé». Le patient a une tendance à l’immobilité et a des difficultés à initier les mouvements et à avoir une gêne dans les activités de la vie quotidienne. Le ton de la voix devient monotone avec des difficultés articulatoires (dysarthrie). La parole devient plus rare. On peut observer aussi très précocement une micrographie (écriture de plus en plus petite).

3. Tremblement de repos

c’est le signe le plus connu de la maladie. Le tremblement est rythmique involontaire et commence au niveau d’un doigt, une jambe ou un bras. Il peut aussi intéresser le visage. Il disparaît lors des mouvements ou du sommeil. Par contre, lors de certaines situations de stress ou d’émotion intense, il peut s’exacerber. Unilatéral au début, il devient bilatéral avec la progression de la maladie. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ne présentent pas tous les symptômes majeurs au moment du diagnostic. Il est courant de penser que tous les malades de Parkinson tremblent, ce qui n’est pas du tout le cas puisque dans 20 % des cas, le tremblement de repos est absent.

4. Les autres symptômes de type moteur :

Troubles de l’équilibre et de la posture : ces troubles apparaissent plus tard au cours de la progression de la maladie et sont responsables de démarche ébrieuse et de chute vers l’arrière.

 

  • Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson

Ces symptômes sont appelés les symptômes «invisibles» de la MP parce qu’on ne peut pas les observer de l’extérieur. Ils peuvent intéresser tous les systèmes de l’organisme et peuvent survenir à tout moment au cours de l’évolution de la maladie. Ils peuvent même précéder les symptômes moteurs. Cependant, ils ne sont pas caractéristiques de la maladie et leur apparition fait rarement penser à un début de MP. Ils peuvent aussi avoir un impact très important sur la qualité de vie des patients et de leurs familles.

1. Dysfonctionnement du système nerveux autonome (les fonctions involontaires de l’organisme et qui permettent de nous maintenir en vie)

  • Constipation avec diminution des selles ou difficultés à la défécation
  • Hypotension orthostatique : baisse de la tension artérielle lors des changements de position, comme lors du passage de la position assise à la position debout. Cette hypotension peut causer des chutes, des vertiges, des étourdissements et même des pertes de connaissance.
  • Troubles sexuels : baisse de la libido, dysfonction érectile, anorgasmie chez la femme.
  • Troubles urinaires : incontinence urinaire, mictions fréquentes, difficultés à vider la vessie lors de la miction.
  • Troubles de la transpiration : hypersudation (transpiration excessive)

2. Troubles de l’humeur et de la cognition (la pensée)

La maladie de Parkinson peut avoir un impact sur l’humeur des patients et leur façon de réfléchir.

On peut observer ainsi plusieurs signes :

  • Apathie : c’est un manque d’intérêt et de motivation envers les personnes de l’entourage ou les différentes activités.
  • Troubles de la mémoire et de la pensée (cognitifs) : des défauts de concentration peuvent apparaître surtout lors de l’exécution de plusieurs tâches en même temps.

La gravité de ces troubles varie d’un malade à un autre. Ainsi on peut assister à une légère déficience intellectuelle n’interférant pas avec les activités quotidiennes chez certaines personnes alors que chez d’autres, on peut voir des troubles importants ayant un impact majeur sur les activités de la vie quotidienne (démence).

  • Troubles de l’humeur : syndrome dépressif et/ou anxieux
  • Troubles psychotiques : hallucinations visuelles, délires paranoïaques

Autres signes

Plusieurs autres signes peuvent être présents chez les malades de Parkinson :

  • Dysphagie  et troubles de la déglutition : le malade présente des difficultés à avaler
  • Douleurs au niveau de l’hémicorps ou de tout le corps
  • Modifications de la peau : cette dernière devient plus sèche ou alors grasse.
  • Somnolence ou fatigue diurne excessive. Elle peut aussi être la conséquence des médicaments antiparkinsoniens.
  • Perte de l’odorat
  • Troubles de la parole, voix douce et monotone
  • Troubles visuels : sécheresse oculaire, vison double et troubles lors de la lecture
  • Troubles du sommeil : insomnie (difficulté à trouver le sommeil ou à rester endormi toute la nuit), syndrome des jambes sans repos (sensation d’inconfort dans les jambes qui disparaît lors de leur mobilisation) ou troubles du sommeil paradoxal
  • Perte de poids : elle peut être légère à modérée

La liste des symptômes présentée ci-dessus est exhaustive. En d’autres termes, tous ces signes ne se produisent pas tous chez un patient. La présence de plusieurs signes ne signifie pas non plus une maladie de Parkinson. Seul un médecin est habilité à poser le diagnostic de maladie de Parkinson suite à un interrogatoire du malade et de sa famille et à un examen clinique minutieux.

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